Comme à chaque échéance électorale, les habitants d’Ez-Zahra, dans le gouvernorat de Ben Arous, se sont rendus aux urnes.
Cependant, il faut le dire, l’affluence était moins importante que lors des précédentes élections présidentielles. Les citoyens, bien que moins nombreux, ont fait le déplacement avec le même objectif : exercer leur droit de vote, un acquis arraché à la faveur de la révolution de 2011, qui a mis fin à plus de deux décennies de régime autoritaire.
Au centre de vote de l’école primaire Cité El-Habib, le personnel était à pied d’œuvre, guidant avec précision les électeurs, hommes et femmes, jeunes et plus âgés, vers les bureaux où, dans la confidentialité la plus totale, ils glissaient leur bulletin dans l’urne. Le processus est rodé.
«S’il vous plaît, monsieur, n’oubliez pas de plier votre bulletin avant de l’insérer dans l’urne », rappelle avec bienveillance la présidente du bureau de vote n°1 à un électeur distrait. Le ton est solennel, la consigne précise. Le personnel, visiblement bien formé, veille au respect scrupuleux des procédures.
Aux abords du centre, les forces de l’Ordre et la police militaire assurent la sécurité, veillent au grain pour garantir un déroulement serein du scrutin. « C’est mon droit et mon devoir, je ne peux pas m’y soustraire », confie un électeur d’une cinquantaine d’années, tout en admettant avoir suivi de loin les campagnes électorales.
Pourtant, ce dimanche de vote n’a pas suspendu le cours de la vie de tous les jours. Dans les commerces voisins, l’élection ne semble pas être au cœur des préoccupations. « Donnez-moi un kilo de maquereau et nettoyez-les, le temps d’aller voter et je reviens », lance une jeune femme au poissonnier. « Chanceuse ! Moi, je ne peux pas bouger maintenant, j’irai tout à l’heure », répond ce dernier avec un sourire complice.
Cependant, et il faut aussi le dire, certains restent fermes dans leur refus de participer. « Je ne vais pas voter », tranche une septuagénaire, lasse des scrutins successifs qui, selon elle, n’ont apporté que la déception.
À la clôture du scrutin, à peine un tiers des électeurs se seraient déplacés. Les résultats détermineront pourtant le visage politique du pays pour les cinq prochaines années.